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ŒUVRES POLITIQUES DE FABRE D’ÉGLANTINE

mon amendement et celui de Cambon, il était conçu de manière à présenter des échappatoires aux administrateurs de la compagnie des Indes, et, tout en lisant, je manifestais à Chabot, par des mots intercalés, mon mécontentement sur ces amphibologies. Alors Chabot se retrancha sur un office d’ami, dont il s’acquittait pour Delaunay, qui l’en avait chargé. Il craint, ajouta-t-il, de te venir parler ; tu as discuté l’objet avec tant d’amertume, qu’il est comme fâché ; il craint ; enfin il m’en a prié. Quant à moi, continue-t-il, je n’y prends aucun intérêt ; corrige le projet, si tu ne le trouves pas bien. Effectivement, je pris mon crayon, j’imprimai mon opinion au projet, par de nombreuses corrections ; je retranchai même un article tout entier, que je rédigeai de nouveau en marge et je le signai au crayon.

Je dois dire que Chabot, non seulement ne forma aucune opposition à mes corrections, mais qu’il semblait même m’inviter à bien voir si je n’en trouverais pas de nouvelles à faire, me laissant agir, à cet égard, avec un détachement bien prononcé.

4° Que le lendemain du rapport de la discussion de Delaunay, craignant que dans l’intervalle entre ce moment et celui où on présenterait la nouvelle rédaction du projet, on ne surprit quelque décret pour faire lever les scellés de la compagnie des Indes, je fis décréter, sur ma motion, que les scellés ne seroient pas levés que le mode de liquidation ne fût décrété et organisé.

5° Que le lendemain ou le surlendemain du jour où Chabot m’avait parlé (autant qu’il peut m’en souvenir), Chabot, pour la première et unique fois, vint chez moi ; j’étais au lit ; je le reçus jambes nues ; il me dit : « Tiens, voilà, mot à mot, le projet tel que tu l’as cor-