Page:Fabre d’Églantine - Œuvres politiques, éd. Velley, 1914.djvu/251

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rigé. Je te l’apporte à la prière de Delaunay ; signe-le. » Et je le signai. Je dois observer que Chabot exprima sur cet office encore plus de détachement que la veille, et son indifférence sur ce point, qui alors approchait de l’air même de l’ennui ; son espèce d’humeur contre la bizarrerie de Delaunay, qui, craignant de conférer avec moi, s’avisait, disait-il, de le faire courir : tout cela ne me parut point alors de l’embarras, comme il me semble aujourd’hui que ç’aurait bien pu en être.

J’observe encore que la copie au net du projet de décret était et fut reprise par Chabot, sans aucune espèce de rature.

6° Qu’après avoir été quelque temps sans voir Delaunay à la Convention, le hasard me fit passer, il y a peu de jours, à côté de lui, en cherchant place à la Montagne ; mes yeux venant à rencontrer les siens, et voyant qu’il n’avait pas l’air si fâché que Chabot me l’avait dit, je lui dis : Eh bien ! quand présentes-tu le projet de décret ?

Il me répondit par quelques mots que je n’entendis pas assez pour qu’ils me rendissent un sens déterminé. Cependant je me souviens qu’il commença par dire une chose, et qu’en se reprenant, il voulut m’en dire une autre. Comme je montais, comme je n’attachais pas à sa réponse une grande importance, et que ma demande était, à vrai dire, une manière de parler à un collègue que l’on est fâché d’avoir indisposé contre soi, je passai sans réflexion ; cependant, son air de surprise ne m’échappa pas, et je l’attribuai alors à mon abord, ce qui me fit hâter mon passage.

7° Que le projet de décret susdit que j’ai signé en vertu de mon amendement, ainsi que les autres membres