Page:Fabre d’Églantine - Le Philinte de Molière, 1878.djvu/71

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« Dudit sieur Valencès ; à l’effet, et par corps,
« D’assurer les dits droits, et ce, sans préjudice
« De la saisie entière, et par mains de justice,
« De tous ses biens, ainsi qu’il pourrait arriver,
« Partout où se pourront lesdits biens se trouver.
« Signé, Rolet. » Et suit, par forme de sentence,
Appointement qui donne, au gré de l’ordonnance,
Loisir d’exécuter le susdit contenu.
Signifié par moi, Boniface Menu.

ALCESTE.

Eh bien ! que vous faut-il après ce verbiage ?

L’HUISSIER.

Les six cent mille francs, sans tarder davantage ;
Ou que monsieur nous suive à l’instant en prison.

PHILINTE.

Marauds, voulez-vous bien sortir de ma maison !

LE COMMISSAIRE, s’interposant.

Monsieur !… ah ! point de bruit.

ALCESTE, à l’avocat.

Monsieur !… ah ! point de bruit.Quel moyen faut-il prendre ?

L’AVOCAT.

Vers le juge, avec eux, je crois qu’il faut nous rendre.

PHILINTE, à l’avocat.

Qui, moi, monsieur ?

L’AVOCAT.

Qui, moi, monsieur ?Vous-même. Observez, s’il vous plaît,
Que le juge a parlé sur la foi de Rolet.
Sur un faux exposé, la justice en alarmes
Protège le mensonge et ses perfides larmes.
Rolet, dans sa requête, avec dextérité,
Donne à sa fourberie un air de vérité.
Vous quittez votre hôtel pour prendre cet asile,
Il vous montre rusé, même sans domicile ;
Vous allez à Versailles, il vous peint fugitif ;
La chose presse, il faut vous avoir mort ou vif.
Il tait adroitement la qualité de comte ;
Rien n’arrête Rolet. Par une fausse honte,
Ne résistez donc plus ; et la conclusion,
Au pis, sera, monsieur, de donner caution.