et de lacus (lac) : Tessenderlo est probablement, d’après Grand-gagnage, le Taxandrialocus d’Ammien Marcellin (XVII, 8). Les formes lon, loen peuvent aussi être regardées comme des abréviations d’un datif pluriel (anc. frison, loch, datif pluriel logum ; anglo-sax. loh, lieu ; celt. llech [latebra], lle lieu ; irl. lag, legg, creux, caverne ; v. et m. h. all. luoc, luog, caverne ; lieu où l’on se tient à l’affût ; Loch, trou, cavité ; — proprement lieu où l’on couche, où l’on demeure, où l’on s’établit, où l’on campe ; celt. llehan [locare], all. legen, poser, coucher, étendre). Le bourg de Leuk ou Loiche est une des principales localités du Valais. En languedocien, on emploie la forme loc (luec, lioc), lieu : Belloc (= Beaulieu), Loc-Diou = Loc-Dieu = Lieu-de-Dieu.
4o Quelquefois lo ou loo signifie marais (voy. pag. 70 ; en cornique loe [lo], lac, marais ; irland. lough, lac ; celt. lug : Lug-dunum[1] ; Loh (das), provinc. marais, marécage ; peut-être pour Lache [mare, bourbier ; cfr. grec λάκκος, citerne ; fosse ; étang ; lat. lacus, lacuna ; franç. lac, lagune] ; trouée, clairière, laie : de lachen, inciser, faire une entaille, faire une laie ; layer ; — cfr. Leck, ouverture ; Loch, Lücke) :
East Lo, Loo ou Loe (vg. en Cornouailles : east = (Ost, est), Farrel (pour Farloh, un marais où se trouve un passage [Durchfahrt] ou un gué [Furt, endroit guéable] : fahren, aller, passer), Glandeloh ou Glandeloch (vallée des deux étangs, en irlandais).
- ↑ Le mot celtique llwch, lug se rattache au wende luz, lusha, qui signifie « marais, marécage » (d’où luka, prairie). De ce radical vient le mot wende Luzyzy que les Allemands ont transformé en Lausitz (la Luzace = pays des marais).
Le nom du Lug-see, lac bordé par des prairies, offre l’idée d’un endroit marécageux, et se trouve ainsi en opposition avec le Werch-See, qui est entouré de hauteurs (en wende, werch, hauteur, sommet; métaphor. prince). Cfr. Berg.