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Ham et an expriment la même idée : Han (Meurthe), Han-sur-Seille ; — Grignan (jad. Greinhanum : grein est une forme du nom celtique du soleil), Serignan (jad. Serinhanum), Marcorignan, Lézignan, Meilhan, Coursan, Celleyran, Paulhan, et dans une infinité d’autres noms.

Il n’est pas possible de prendre généralement la syllabe an pour un suffixe ethnique rattaché à un nom de personne. La finale an n’est d’ordinaire que le mot ham, han prononcé à la gauloise. Beaucoup de noms de localités ont conservé cette désinence qui, du reste, s’adapte très bien à des noms de personnes. On n’a aucun motif de recourir, à ce sujet, au suffixe latin anus. Mais on peut croire que ce suffixe provient du radical mentionné ci-dessus. De sorte que les suffixes an et ac étaient équivalents pour le sens et s’adaptaient à des noms de personnes pour former des noms de lieux. Aussi a-t-on pu remarquer que, dans les chartes, on emploie tantôt an et tantôt ac (Florensac : Florentiacum et Florentianum).

Hen : en France : Berlinghen, Masinghen, etc.

En : Buchen (= Buchheim), Büren (v. h. all. bûr, habitation), Essen (= Essheim : Esse ; ou ess, eau ; voy. App. T, etc.).

La forme en (voy. p. 140) se rencontre fréquemment dans le pays castrais : Au sud et au sud-ouest du champ de tir du Causse ou d’Envieu, dans un rayon très restreint : Encrouzil, Enpayen, Enroux, Enlaure, Entibaud, Embaleux, Enrey, Ensegonne ; entre Verdalle et Massaguel : Enbelis, et non loin de là : Enjaurés, Engout, Encalcat, Enbayssière, en Charles, Ensayssac, etc. Dans la Haute Garonne : Encausse (l’enclos du Causse ; — F., p. 333)[1].

  1. Le nom d’Envieu que l’on prononce En-bîou, en languedocien, nous semble avoir eu le sens de bois ou enclos vivant (ein lebendiger Hag), Haie-vive (occitan. vîou ou vîu, vivant, en vie ; bas bret. bihue, v. irl. béu, gall. mod. byw ; — lat. vivus ;