Page:Fadette - Les contes de la lune, 1932.djvu/37

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Pendant qu’il se désespérait, je me frayais un chemin, comme je pouvais, derrière des remparts de nuages noirs comme de l’encre : je devinais que bien des âmes en peine appelaient ma lumière, mais c’était difficile d’avancer… Enfin, le mur, devant moi, se fit transparent, et sans paraître encore, je parvins à éclairer un peu les values affolées et le pauvre goéland immobile sur son brisant. Un autre que moi l’aperçut.

Un cormoran qui n’avait pu regagner son gîte avant la bourrasque, s’élança d’un creux de la falaise, cingla vers le rocher et, en passant, entendit les gémissements de l’oiseau blessé !

Apitoyé, il s’arrêta et vit toute la détresse du goéland.

Or, mes petits, vous saurez que Goélands et Cormorans sont des ennemis jurés. Les uns tout blancs, les autres tout

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