Page:Fadette - Les contes de la lune, 1932.djvu/38

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noirs, se jalousent, se battent, et vivent chacun sur leur bout de rocher et malheur à l’imprudent qui franchirait les limites déterminées ! Mais le Cormoran était jeune et il avait bon cœur ; de plus, il avait souvent eu l’occasion de soigner des plaies : chez lui il avait une réputation de bon docteur. Pour les médecins, vous savez, il n’y a pas d’ennemis, il n’y a que des malades.

Voilà donc mon docteur qui trempe la patte meurtrie dans l’eau salée, et tirant de la mer de longs rubans de varech, il entoure solidement ce bandage autour de la fracture.

— « C’est fini, dit-il en se relevant, appuie-toi maintenant sur moi, coulons-nous dans la mer et étends tes ailes ; nous flotterons jusqu’à la grève, c’est à quelques pas. Je connais une grotte où tu seras à l’abri. »

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