Page:Fadette - Les contes de la lune, 1932.djvu/41

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ne sais rien de rien, mon pauvre Goéland ! Tu as pris ton plaisir dans l’espace et les vagues, sans te soucier des autres, tu as attendu ta nourriture du travail des pêcheurs ; réfléchis un peu et tu verras que cette retraite forcée fera de toi un brave oiseau, un sage même, comme je le suis moi-même !

Et fier de lui, il se rengorgeait dans ses plumes noires.

Filant de biais, à la façon des cormorans, il s’éloigna à tire-d’ailes, et son malade, pour la première fois de sa vie, se mit à réfléchir.

— Tout ce qu’il a dit est vrai, conclut-il ; je vais essayer de mettre ses conseils en pratique.

Quand il put marcher jusqu’au seuil de la grotte, il s’amusa à observer les innombrables vies de la plage qu’il avait dédaignées : escargots, pétoncles, petites

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