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LE BEAU RÊVE


Le vaste palais, naguère si animé et joyeux, est rempli de Tristesse : elle rôde par les escaliers superbes et se traîne dans les pièces désertes ; elle épie la Mort qui vient sournoisement.

La Tristesse a envahi les jardins ; les pavots se sont fanés, les colombines, accrochées aux murailles, penchent la tête, accablées, et les roses, inclinées sur leurs tiges, se laissent effeuiller par le vent qui est agité et inquiet : il passe et repasse en soupirant : toutes les choses sont dans l’angoisse et attendent.