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Page:Fadette - Les contes de la lune, 1932.djvu/62

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Dans la chambre somptueuse où il est né, il y a bien, bien longtemps, le vieux roi dort. Ses yeux sont clos, mais ceux qui le veillent savent qu’aucune douce vision ne vient visiter son sommeil et sa physionomie reste amère et malheureuse quand il dort.

Le chancelier fidèle, qui aime tant son maître, soupire :

— Si nous pouvions au moins lui procurer un rêve réconfortant ! Depuis des semaines, il se plaint de ce sommeil vide qui le plonge dans le néant.

Un petit page, sortant de l’ombre des rideaux, propose en tremblant :

— Permettez-moi, Seigneur, d’aller à la recherche d’un beau rêve pour notre roi.

Le vieillard considère le petit garçon et, se décidant soudain :

— Va, mon enfant, puisses-tu trouver le plus beau rêve du monde.

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