jours jours pénétré de l’esprit de parti, qu’il soit donné par des associations ou qu’il soit donné par l’Etat. Si vous voulez un enseignement exempt d’esprit de parti, associez-vous entre gens exempts d’esprit de parti, et créez un enseignement qui vous ressemble.
— Mais nous n’avons pas l’instinct d’association et nous ne savons pas nous associer.
— Ah ! nous voilà au point. Les pays qui ont l’enseignement d’Etat sont des pays où une masse très considérable, formant, même, la majorité, mais sans volonté, sans initiative, sans énergie, sans idée nette, languissante et amorphe, désire vaguement un enseignement non confessionnel, impartial et modéré, ne sait pas s’organiser et s’associer pour le faire et charge le gouvernement de le créer en s’engageant à le payer pour cela. Seulement il arrive que le gouvernement, aussitôt qu’il a créé cet enseignement, ou presque aussitôt, en fait un instrumentum regni, parce que les gouvernements ont une tendance bien naturelle à faire un instrumentum regni de tout ce qu’ils ont dans la main ; et la masse languissante et amorphe a précisément, au lieu de l’enseignement impartial qu’elle désirait, un enseignement de parti, très net, très accusé, parfois violent, comme celui, en France, des instituteurs, et tout juste le contraire de ce qu’elle désirait. Il est rare que l’on n’ait point justement le contraire de ce qu’on désire quand on fait faire