Page:Faguet - Le Libéralisme.djvu/348

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droits de l’homme, malgré quelques contradictions facilement résolubles, pour sa charte et voulant qu’elles fissent partie de la Constitution et qu’une magistrature, qui serait indépendante, refusât d’appliquer et eût le droit de refuser d’appliquer toute loi qui serait manifestement contraire à leur texte.

Ce parti, qui serait tout simplement le parti républicain, si parti républicain veut dire parti des idées républicaines, serait en même temps le parti national, parce qu’il mettrait l’intérêt général au-dessus de tout intérêt de parti, de coterie, de syndicat ou de confession, et parce que, comme nation libre, il mettrait la France à la hauteur des États-Unis et au-dessus du Royaume-Uni, et parce que, comme nation forte, il la mettrait très haut, créant « l’unité morale » dans la liberté, au lieu d’essayer en vain de la créer par l’oppression ; sans que je puisse voir que, d’aucune façon, maintenant un gouvernement très fort relativement à l’étranger, il affaiblît la patrie en tant que nation et en tant que camp fortifié.

Ce parti n’existe pas, et je viens de montrer qu’aucun des partis qui se partagent les citoyens français n’est libéral en son ensemble. Les éléments mêmes de ce parti n’existent pas, et je crois bien qu’il n’y a pas de libéraux en France. « On croit, dit spirituellement M. Gustave Le Bon, qu’il y a plusieurs partis en France ; c’est une erreur. Il n’y en a