Page:Faguet - Le Pacifisme.djvu/12

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J’entends par « Pacifisme » le désir que la guerre disparaisse de la terre, quand il est accompagné au moins d’un commencement de considération des moyens propres à la faire disparaître.

À le définir ainsi, ce qui me paraît assez juste, le Pacifisme a été à peu près inconnu de l’antiquité. En effet, on y trouve bien des gens qui voudraient que la guerre ne fût pas, ce qui est assez naturel ; mais on n’en trouve point, en vérité, qui seulement nous indiquent quelle méthode il faudrait suivre pour arriver à ceci qu’elle disparût.

Isaïe attend ce bonheur d’un coup d’État de la Providence suscitant un dominateur universel : « Un prince doit venir qui brisera l’arbre de discorde ; les nations feront de leurs glaives des charrues et de leurs lances des hoyaux. »

Michée semble croire que toutes les nations, en se convertissant au Dieu de Jacob, se convertiront du même coup à la paix dans la fraternité : « Mais dans les derniers temps la montagne sur laquelle se bâtira la maison du Seigneur sera fondée sur le haut des monts et s’élèvera au-dessus des collines ; les peuples y accourront en disant : « Allons à la montagne du Seigneur et à la maison du Dieu de Jacob ; il nous enseignera ses voies et nous marcherons dans ses sentiers, parce que la loi sortira de Sion et la parole du Seigneur de Jérusalem. Il