Page:Faguet - Le Pacifisme.djvu/13

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exercera son jugement sur plusieurs peuples et il châtiera des nations puissantes jusqu’aux pays les plus éloignés ; ils feront de leurs épées des socs de charrue et de leurs lances des instruments pour remuer la terre ; un peuple ne tirera plus l’épée contre un autre peuple et ils ne s’exerceront plus à combattre. Chacun se reposera sous sa vigne et sous son figuier, sans avoir aucun ennemi à craindre. C’est ce que le Seigneur des armées a dit de sa bouche. »

Jésus n’a point annoncé l’avènement de la paix universelle ; mais il a donné le moyen véritable d’y parvenir si les hommes étaient unanimes à l’adopter, par ses trois paroles essentielles : « La paix soit avec vous. — Aimez-vous les uns les autres. — Aimez vos ennemis. » Les Évangiles respirent la paix, la commandent et ne paraissent pas l’espérer. En attendant, c’est le livre le plus pacifiste qui ait été écrit et le seul vraiment pacifiste de toute l’antiquité.

Chez les Grecs l’idée pacifiste a été à peu près inconnue. M. Lagorgette fait remarquer que dans la mythologie populaire (littéraire plutôt, mais il n’importe) la Paix était fille de Thémis. Je lui ferai observer qu’il s’agit ici de la paix dans la Cité, et que ce n’est pas ici d’une idée internationale qu’il est question. Comme il l’a très bien reconnu