Page:Faguet - Le Pacifisme.djvu/409

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chez les peuples ascendants, à ne rien faire du tout, à n’entamer ni le patriotisme ni même l’impérialisme ; il est destiné, chez les peuples descendants, à précipiter leur décadence, de quoi du reste il n’est guère qu’une forme et un signe ; il est destiné chez les peuples énergiques, mais de forces restreintes, à ne rien faire de plus ni de moins que chez les peuples ascendants et à échouer devant le patriotisme qui retardera pour ces peuples, peut-être indéfiniment, le moment de la disparition.

Tout compte fait, on ne peut que souhaiter à tous les peuples qu’ils ne prennent du pacifisme que la sagesse, que la prudence, que la circonspection à s’engager dans des aventures téméraires ou prématurées, toutes choses qui, du reste, ne sont pas du pacifisme à proprement parler. On ne peut que souhaiter à tous les peuples de rester patriotes sans mégalomanie.

Aux peuples même qui ont été absorbés par les puissances conquérantes ; aux peuples aussi qui demain seront absorbés ou partagés par les puissances conquérantes, il faut souhaiter encore qu’ils gardent tout leur patriotisme, intact et vivace.

— Inutile !

— Mais non pas, puisqu’il arrive que la conquête recule ; puisqu’il arrive, témoin l’Espagne se