Page:Faguet - Le Pacifisme.djvu/60

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tout le passé de vos aïeux, tout le passé du pays et même du monde a dû attirer vos études, vos méditations, vos illusions vers la guerre ; mais vous l’avez dit ici, vous êtes de votre époque par l’esprit et par le cœur aussi bien que par l’âge, et vous entrevoyez, à travers l’atmosphère militaire qui environne encore le prince, un autre entourage pour les rois ; c’est ce qui vous a fait nous accueillir avec âme, c’est ce qui nous a tant émus en vous écoutant... Prince, au milieu du prestige de gloire militaire qui vous entoure et des fanfares qui vont résonner sur votre passage, n’oubliez pas le travail et les travailleurs, et je vous en supplie, ne traitez pas d’utopie la possibilité de leur organisation... » — À cette lettre et à d’autres le duc d’Orléans répondait, par la plume de son secrétaire Boismilon : « 8 juillet 1840. — Lorsque vous viendrez à Paris, le prince royal vous entretiendra avec d’autant plus d’intérêt des questions d’humanité qui sont le sujet de vos lettres et pour lesquelles vous savez toute sa sympathie. La mission même, toute militaire d’abord, qu’il vient d’accomplir en Algérie, n’est à ses yeux que le prélude nécessaire d’une œuvre de travail, de culture et d’industrie, en un mot de civilisation que cette nouvelle France attend et qui ne lui manquera pas. » « 28 octobre 1840. — Le prince