Aller au contenu

Page:Faguet - Le Pacifisme.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ordinaire, que j’ose venir troubler les premiers moments d’un repos si bien mérité pour rappeler à votre pensée le sujet des entretiens dont vous m’avez honoré. Prince, c’est beau la guerre et ses dangers ! C’est beau et noble le soldat et la guerre ! Mais ce sera bien beau, le travail, quand on l’aura régularisé et glorifié comme la guerre. Il sera bien beau, bien grand et bien noble l’ouvrier lorsqu’une organisation aussi parfaite que celle des armées aura remplacé ses haillons physiques, intellectuels et moraux par de brillants uniformes. Et quelle gloire pour la France, ce cœur du monde, d’entrer la première dans cette immense et noble carrière ! Et pour le prince qui donnera l’impulsion à la France et au monde, que de bénédictions ! Que sont les lauriers sanglants de Napoléon comparés aux trophées vivifiants du travail pacifique ? Une dynastie nouvelle doit imprimer une direction nouvelle et, pour vivre et vieillir, ne peut faire du mort et du vieux. Votre auguste père l’a bien compris ; mais il a dû temporiser, gêné par les débris des vieilles époques, des vieilles idées, des vieux besoins, débris qui tombent en poussière et que le temps aura emportés quand vous arriverez au pouvoir suprême. Alors les temps seront venus, parce que les hommes seront prêts. Tout ce que vous avez trouvé en naissant à la vie politique,