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II

LES HAINES DE PLATON : LA DÉMOCRATIE.



Il est à peu près inutile de dire que Platon a autant d’horreur pour la démocratie que pour les Athéniens. Il déteste même les Athéniens surtout parce qu’ils sont démocrates. Pour parler comme Bossuet, avec une variante, l’une de ces choses lui fait détester l’autre ; car s’il déteste les Athéniens comme étant le peuple où la démocratie s’épanouit le plus largement, il déteste aussi la démocratie comme achevant de pervertir les Athéniens et de les rendre plus absurdes. On l’a déjà vu, la démocratie, pour Platon, c’est l’incompétence. Elle consiste à confier le pouvoir non à ceux qui savent, et qui par conséquent pourraient diriger ; mais à ceux qui par définition ne savent rien et ne peuvent rien diriger du tout, si ce n’est au gré de leurs passions.

C’est même comme son caractère essentiel de