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POUR QU’ON LISE PLATON

— Précisément ! « Connaissez-vous une autre condition que celle du philosophe véritable pour inspirer le mépris des dignités et des charges publiques ? Il ne faut donc confier l’autorité qu’à celui qui, d’une part, est mieux instruit que personne dans la science de commander et qui, d’autre part, a une autre vie et d’autres honneurs qu’il préfère à ceux que la vie civile lui offre. »

— Et ces deux conditions ne se trouvant réalisées que dans le philosophe seul, dans le vrai, « les peuples ne seront bien gouvernés que quand les philosophes seront rois ».

— « Ou quand les rois seront philosophes. »

Et Platon étant un philosophe véritable, voyons comment il aurait organisé une république sur les bases de la justice et de la force, la force, c’est-à-dire la compétence, se confondant pour lui avec la justice.

Pour bien se reconnaître ou ne pas trop s’égarer dans cette organisation multiforme, autrement dit dans ces idées d’organisation politique qui ne sont pas toutes très d’accord entre elles et pour ne les ramener qu’à des lignes très générales, lesquelles, à la condition de les maintenir très générales, ne laisseront pas d’être assez nettes, il faut remarquer d’abord, que, tant dans la République