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POUR QU’ON LISE PLATON

que dans les Lois, sans compter quelques autres ouvrages plus courts, Platon a précisément voulu présenter, non pas un seul modèle de constitution politique, mais plusieurs.

Il en avertit ; on ne peut pas lui opposer la multiplicité de ses conceptions comme constituant des contradictions : « Ce qu’il y a de mieux à faire c’est de proposer la meilleure forme de gouvernement ; puis une seconde ; puis une troisième, et d’en laisser le choix à qui il appartient d’en décider. C’est aussi le parti que nous allons prendre, en exposant d abord le gouvernement le plus parfait, puis le second, puis le troisième, et e » accordant la liberté du choix… à tous ceux qui, prenant part à une délibération semblable, voudront conserver, chacun selon son goût, ce qu’ils auront trouvé de bon dans les lois de leur patrie… Peut-être quelques-uns auront peine à s’accommoder de celte méthode, faute d’être accoutumés à un législateur qui ne prend pas un ton absolu et tyrannique. »

Or donc voici un premier modèle de gouvernement. C’est la fraternité parfaite et par conséquent le communisme absolu.

Il faut, en lisant ce qui suit, savoir à l’avance que Platon ne s’y est point tenu du tout et que ce n’est, pour ainsi parler, qu’une boutade d’idéal ; mais il