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II


Stabal Unor dolotosa


On dit que vous avez pleuré, Madame ; ah ! pour ces larmes,
Que ceux qui vous les ont fait verser, ces bandits
En redingote, ces boutiquiers nés gendarmes,
Ces soudards travestis en soldats, soient maudits !

On dit que vous avez pleuré, Madame… ah ! sacrilège
Autant que ceux qui les sortirent de vos yeux,
Suis-je peut-être, à les y cueillir, odieux
Et sans pudeur, ces pleurs où vos douleurs s’allègent,

Madame ! ah, pardonnez : votre persécuté,
Dans le respect de nous avait si haut monté
Que seule encor pouvait l’avanie et l’injure

L’élever au-dessus de lui-même, pour nous ;
Aux lauriers, l’épine est seule digne parure :
Ne pleurez pas, Madame, ô réjouissez-vous !


25 février 1898.