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III
NULLA DIES SINE CARMINE
Sonnet fleuri comme en rondel.
À moins que je meure, ou bien que mon cœur
(C’est tant faible, un cœur ! ) que mon cœur défaille,
Tant que sévira ta rude bataille,
Jusqu’au soir où tu rentreras vainqueur,
Enfin chaque jour à cette même heure
Un chant et qu’avant me mettre au travail
Je t’aurai voué, cherra du vantail
Anonymement franchir ta demeure
À moins que je meure ;
Tu ne liras pas, sans doute : les vers
Sont je crains, proscrits de ton univers
Telle une amusette un peu puérile :
Ce n’importe pas, car à ton insu
Te pénétrera leur vertu virile
Parfum d’un sachet balsamique issu,
Ou bien de mon cœur.
- 26 février 1898.
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