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XXVII

LA GRANDE COMPLAINTE DU MOI DE BARRÉS


J’ai vu le long des boulevards,
Maigre comme un chien famélique,
Lugubre comme une colique
Effarer les groupes bavards
Des Pécuchets et des Bouvards
Un fantôme mélancolique :
C’était Barrès cherchant son moi !
  ( — Ahoi !)

— En quel cure-dents que tu sois,
Ô cher Moi tant problématique,
Viens dispenser le viatique
À mon âme en si triste arroi !
Mais quoi ! le moi se tenant coi,
Barrès, posté dans ta boutique,
Perrin, libraire éventuel
  ( — Noël !)

Cria : — C’est donc vrai, moi cruel,
Mon Moi-t-à moi que tu t’insurges
Quand je te dénonce qu’il urge ?
Soit, je vais de mon bon scalpel