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Page:Fagus - Colloque sentimental entre Émile Zola et Fagus, 1898.djvu/37

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Me découper un moi tel quel,
Dans les moi des grands démiurges
D’aujourd’hui, d’hier et d’autan !
  ( — Hihan ! )

Il prit à Taine l’anglican
Ses rasoirs, son vocabulaire
À Michelet, l’atrabilaire
À Proud’hon, son crâne à Renan
(Mais oubliant le contenant),
Sa voix de grenouille en colère
À Polichinelle-castrat
  ( — Amrah ! — )

Pour la perruque, il l’impétra
De par le coiffeur bénévole
Du duc Luynes, la frivole
Emphase et le pompeux fatras
Scientifique à ces extra —
— Ordinaires Brutus-Scævole
En quatre-vingt-treize essaimés…
  ( — Ohimé ! )

Il prit les moi-s amalgamés
De Spinoza, l’athée austère,
D’Ignace qui pour monastère
Eut l’univers : moi bien famés,
Puis les moi un peu périmés
De Fourier, l’homme au Phalanstère
Et de Saint-Simon (le nouveau)
  ( — Povero ! )