Page:Falconnet - Petits poèmes grecs, Desrez, 1838.djvu/156

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Latone (52), unie d’amour avec le maître de l’égide, fit naître Apollon et Diane chasseresse, ces deux enfans les plus aimables de tous les habitans du ciel.

Enfin Jupiter eut pour dernière épouse l’éclatante Junon, qui mit au jour Hébé, Mars et Ilithye après avoir partagé la couche du roi des dieux et des hommes. Mais il fit sortir de sa propre tête Tritogénie aux yeux bleus, cette terrible Pallas, ardente à exciter le tumulte, habile à guider les armées, toujours infatigable, toujours digne de respect, toujours avide de clameurs, de guerres et de combats.

Junon, sans s’unir à son époux, mais luttant de pouvoir avec lui, après de laborieux efforts, enfanta l’illustre Vulcain, le plus industrieux de tous les habitans de l’Olympe.

D’Amphitrite et du bruyant Neptune naquit le grand et vigoureux Triton, dieu redoutable qui, dans les profondeurs de la mer, habite un palais d’or auprès de sa mère chérie et du roi son père.

Épouse du dieu Mars qui brise les boucliers, Cythérée engendra la Fuite et la Terreur, divinités funestes qui dispersent les épaisses phalanges des héros et parmi les horreurs de la guerre secondent la fureur de Mars, ce destructeur des Villes ; elle enfanta aussi Harmonie (53), que le magnanime Cadmus choisit pour épouse.

La fille d’Atlas, Maïa (54), montant sur la couche sacrée de Jupiter, lui donna le glorieux Mercure, héraut des immortels.

Sémélé, fille de Cadmus, fécondée par les embrassemens de Jupiter, quoique mortelle, engendra un dieu, le célèbre Bacchus (55) qui répand au loin l’allégresse ; tous les deux maintenant jouissent des célestes honneurs.

Alcmène, unie d’amour avec Jupiter qui rassemble les nuages, donna l’existence au puissant Hercule.

Le boiteux Vulcain, ce dieu illustre, eut pour brillante épouse Aglaia (56), la plus jeune des Grâces.

Bacchus aux cheveux d’or épousa la fille de Minos, la blonde Ariane, que le fils de Saturne affranchit de la vieillesse et de la mort.

L’intrépide enfant d’Alcmène aux pieds charmans, le puissant Hercule, délivré de ses pénibles travaux, choisit pour chaste épouse dans l’Olympe neigeux Hébé, cette fille du grand Jupiter et de Junon aux brodequins d’or. Heureux enfin, après avoir accompli d’éclatans exploits, il est admis au rang des dieux, et tous ses jours s’écoulent exempts de malheurs et de vieillesse.

La glorieuse fille de l’Océan, Perseïs donna au Soleil infatigable Circé et le monarque Éétès.

Éétès, fils du Soleil qui éclaire les mortels, épousa, d’après le conseil des dieux, Idye aux belles joues, cette fille du superbe fleuve Océan, Idye, qui, domptée par ses amoureuses caresses, grâce à Vénus à la parure d’or, enfanta Médée aux pieds charmans.

Recevez maintenant mes adieux, habitans des demeures de l’Olympe, dieux des îles, de la terre et de la mer aux flots salés. Et vous, Muses harmonieuses, vierges de l’Olympe, filles de Jupiter maître de l’égide, chantez (57) ces déesses qui, reposant dans les bras des mortels, donnèrent le jour à des enfans semblables aux dieux.

Cérès (58), divinité puissante, goûta les charmes de l’amour avec le héros Iasius au sein d’un champ labouré trois fois, dans la fertile Crète ; là elle engendra le bienfaisant Plutus qui, parcourant l’immensité de la terre et le vaste dos de la mer, prodigue au mortel que le hasard amène sous sa main, l’abondance, la richesse et la prospérité.

Harmonie, la fille de Vénus à la parure d’or, conçut de Cadmus Ino, Sémélé, Agavé aux belles joues, Autonoë qu’épousa Aristée à l’épaisse chevelure ; elle enfanta aussi Polydore dans Thèbes couronnée de beaux remparts.

Callirhoë, fille de l’Océan, goûtant avec le magnanime Chrysaor les plaisirs de Vénus à la parure d’or, engendra le plus robuste de tous les mortels, Géryon qu’immola le puissant Hercule pour ravir ses bœufs aux pieds flexibles dans Erythie entourée de flots.

L’Aurore donna à Tithon Memnon au casque d’airain, roi de l’Éthiopie et le monarque Hémathion. Elle conçut de Céphale un illustre enfant, l’intrépide Phaéton, homme semblable aux dieux. Phaéton, encore paré des tendres fleurs de la brillante jeunesse, ne pensait qu’aux jeux de son âge, lorsque Vénus, amante des plaisirs, l’enleva, l’établit nocturne gardien de ses temples sacrés et lui accorda les honneurs divins.

Docile aux conseils des dieux immortels, le fils d’Éson (59) enleva la fille d’Éétès, de ce monarque nourrisson de Jupiter, lorsqu’il eut accompli les nombreux et pénibles travaux que