beaucoup mieux au plan et au but de son élégie que tout autre aventure de la poétesse.
» 4o Antipater de Sidon, qui a composé une épigraphe relative au tombeau de Sappho, non-seulement ne parle pas de sa fin tragique, mais il suppose qu’elle a été ensevelie dans sa terre natale, où on lui a érigé un monument, et que sa mort a été naturelle.
» 5o Pinytus, ancien poëte, dans sa seule épigramme, qui est une épitaphe pour Sappho, ne fait non plus aucune mention de cette mort causée par le désespoir, à laquelle du reste on ne trouve aucune allusion dans un grand nombre d’épigrammes de l’Anthologie qui ont pour sujet la poétesse mytilénienne.
» 6o Ptolémée Éphestion, dans un livre où il a fait l’histoire du saut de Leucade et dont Pholius nous a conservé un extrait, ne parle point de notre poétesse ; il est vrai qu’il ne parle pas non plus de la mort de Sappho d’Érèse ; mais cette courtisane, n’ayant jamais atteint à la célébrité de la poétesse du même nom, a pu être omise plus vraisemblablement ou dans l’ouvrage ou dans l’extrait. À la vérité Servius parle d’une femme qui fit le saut de Leucade pour l’amour de Phaon, mais il la traite comme une femme obscure et ne la nomme pas. »
Cette opinion de Visconti a trouvé des preuves nouvelles dans des portraits des deux Sapphos accompagnés de leurs noms et découverts en 1822 ; il ne peut donc nous rester aucun doute à cet égard. Si le sentiment poétique perd à cette explication d’un point controversé de l’antiquité, du moins la vérité y aura gagné.
Les poésies de Sappho ont été ordinairement imprimées à la suite de celles d’Anacréon ; elles se trouvent en outre dans les ouvrages suivans :
Édition de Wolff. Hambourg, 1733.
Novem foeminarum groecarum carmina, de Fulvio Orsini. Plantin, 1598, in-8o.
Analecta, de Brunck, t. 1, p. 54.
Mousôn anthê, sive Selecla poetriarum carmina et fragmenta de Schneider, 1802, in-8o.
Les traductions de Sappho étant jointes à celles d’Anacréon, nous renvoyons le lecteur aux diverses traductions que nous avons citées à l’article de ce poëte.