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IV.

L’amour vainqueur de tous les obstacles me trouble et m’agite. C’est un oiseau doux et cruel ; on ne peut lui résister. Athis, je vous suis maintenant odieuse, tandis que toutes vos pensées sont pour la belle Andromède.

V.

La lune et les Pléiades sont déjà couchées : la nuit a fourni la moitié de sa carrière, et moi, malheureuse, je suis seule dans mon lit, accablée sous le chagrin.

VI.

Ô ma tendre mère, je ne puis, hélas ! manier la navette ni l’aiguille : la redoutable Vénus m’a soumise à son joug impérieux, et mon violent amour pour ce jeune homme m’occupe tout entière.

FRAGMENTS DIVERS.

Comment cette femme grossière et sans art peut-elle charmer ton esprit et enchaîner ton cœur ? Elle ne sait pas même laisser flotter avec grâce les plis de sa robe.

Le deuil et les larmes ne doivent point régner dans la maison d’un poëte : c’est une faiblesse indigne d’un fils d’Apollon.

L’homme qui n’est que beau, l’est seulement pendant qu’on le regarde ; mais l’homme sage et bon est toujours beau.

Pour moi, j’aime une vie molle et voluptueuse ; mais cet amour pour les plaisirs présents ne m’empêche pas de faire des actions brillantes et honnêtes.

Je ne suis point d’un caractère bouillant et emporté, mon esprit au contraire est tranquille et calme.

Les richesses sans la vertu ne sont jamais à l’abri du reproche ; mais renier la vertu et les richesses, voilà le comble du bonheur.

L’or est le fils de Jupiter ; ni la rouille ni les vers ne rongent ce métal, qui agite si merveilleusement l’intelligence des mortels.

Heureux époux : tes noces sont terminées au gré de tes désirs ; tu possèdes la jeune beauté que tu souhaitais.

Architectes, donnez plus d’élévation à ces portes, car l’époux qui s’avance est semblable au dieu Mars : il est beaucoup plus haut qu’un homme d’une grande taille.

Ils tenaient tous ensemble des vases, offraient des libations et faisaient des vœux pour le bonheur du nouvel époux.

Jamais une fille ne fut égale en beauté à celle-ci, ô mon gendre !

Hespérus, tu apportes avec toi tous les bonheurs : tu nous annonces l’heure de vider les coupes ; tu ramènes les troupeaux à la bergerie et la jeune bergère auprès de sa mère. Hespérus, tu rassembles tous les êtres que l’Aurore avait dispersés par le retour de sa lumière.

Virginité, virginité, où t’envoles-tu après m’avoir abandonnée ?… Je ne reviendrai plus vers toi, je ne reviendrai plus.

Venez ici, Muses, abandonnez votre brillant séjour !… Venez maintenant, Grâces délicates, et vous Muses à la belle chevelure !… Venez chastes Grâces aux bras de rose, venez, filles de Jupiter !…

Luth divin, réponds à mes désirs, deviens harmonieux !… C’est toi-même, Calliope…

Les dédains de la tendre et de la délicate Gyrine ont enfin déterminé mon cœur pour la belle Mnaïs… L’amour agite mon cœur comme le vent agite les feuilles des chênes sur les montagnes… Je volerais sur le sommet élevé de vos montagnes et je m’élancerais entre tes bras, toi pour qui je soupire… Tu m’enflammes… tu m’oublies entièrement, ou tu en aimes un autre plus que moi… Mets des couronnes de roses sur tes beaux cheveux ; cueille avec tes doigts délicats les branches de l’aneth… La jeune beauté qui cueille des fleurs en paraît encore plus charmante et plus belle… Les victimes ornées de fleurs sont agréables aux dieux, ils dédaignent toutes celles qui ne sont point parées de guirlandes… Je vais chanter maintenant des airs mélodieux qui feront les délices de mes amantes… Le rossignol annonce le printemps par ses doux sons… Plusieurs guirlandes et plusieurs couronnes de fleurs environnaient son cou… L’Amour est fils de la terre