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PREMIÈRE PARTIE


maison de plaisance, et bientôt aussi la résidence du confesseur du roi devint le rendez-vous des courtisans. C’est là que se tramaient et que se dénouaient les intrigues de Cour : plus d’une lettre de cachet eût pour point de départ le Père-Lachaise, c’est le nom que porta l’habitation du Révérend Père depuis ce moment.

Après l’expulsion des Jésuites, le Parlement ordonna la mise en vente de leurs propriétés pour payer certaines dettes que les RR. PP. n’avaient pas eu le temps de solder avant leur départ. La maison du père Lachaise fut comprise dans la vente, elle passa successivement entre les mains de plusieurs propriétaires jusqu’au moment où, en 1765, elle fut achetée par M. Baron-Desfontaines. Ce dernier la céda en 1804 à M. Frochot, préfet de Paris, qui l’acquit pour le compte de la ville et pour le prix de 160 000 francs. Le cimetière de l’Est y fut installé à cette époque par M. Brongniard, architecte chargé par la ville d’approprier les terrains à leur nouvelle destination.

Le cimetière a été agrandi à diverses reprises.

Le 27 mai 1871, une partie des fédérés, derniers défenseurs de la Commune, traqués par les troupes entrées depuis cinq jours dans Paris et poursuivis par les fusilliers marins, se replièrent sur le Père-Lachaise. « Il y eut là, dit M. Claretie[1], une lutte héroïquement affreuse… On voyait, deux jours après encore, sur les caveaux de pierre, les traces de mains noires de poudre essuyées là et parmi les

  1. Histoire de 1870-1871, par Jules Claretie.