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l’amour muet.

François, mon estomac est encore rassasié de votre bon souper d’hier ; mais mes poches sont vides, je voudrois bien les remplir pour la faim à venir. » Le chevalier lui ayant fait un signe d’approbation, il mit dans ses poches tout ce qu’il put emporter. Lorsqu’on lui eut amené son cheval, qu’il trouva bien pansé et bien étrillé, il but le verre de liqueur d’adieu, en pensant qu’à ce signal le chevalier le prendroit au collet et lui feroit payer sa bien-venue. Mais à son grand étonnement, le châtelain se contenta, comme à son arrivée, de lui serrer fortement la main. Dès que la porte fut ouverte, François sortit sain et sauf.

Il ne pouvoit concevoir pourquoi son hôte l’avoit exempté de payer son compte, suivant la manière usitée, et croyoit que le