Page:Fantasmagoriana (tome 1).djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
53
l’amour muet.

paysan avoit simplement voulu l’effrayer : curieux de savoir si sa conjecture étoit fondée ; il retourna sur ses pas. Le châtelain n’avoit pas encore quitté la porte, il s’entretenoit avec ses gens de l’allure du cheval de François, qui lui paroissoit avoir le trot bien dur. Voyant revenir le voyageur, il crut que c’étoit parce qu’il avoit oublié quelque chose, et sembla, par ses regards, accuser ses domestiques de négligence. « Que vous manque-t-il, jeune homme ? s’écria-t-il ; pourquoi revenir, vous qui étiez si pressé de continuer votre route ? » — « Permettez-moi, noble chevalier, lui répondit François, de vous faire une question. Il court des bruits qui entachent votre réputation. On dit qu’après avoir bien reçu les étrangers, vous leur faites, à leur départ, sentir la vigueur de votre bras.