Page:Fantasmagoriana (tome 2).djvu/17

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
11
la morte fiancée.

m’en avoit faite, dans un canton très-romantique : ses aïeux l’avoient construit depuis des siècles, et leurs descendans l’avoient entretenu avec tant de soin, qu’il conservoit son aspect imposant, en même temps qu’il offroit une demeure commode. Le comte y passoit ordinairement la plus grande partie de l’année avec sa famille, et ne retournoit dans la capitale qu’à l’approche de l’hiver. Instruit de toutes ces particularités, je ne fis pas annoncer ma visite, et j’arrivai chez lui un soir, précisément dans la saison actuelle. J’admirai le paysage riant et varié que le château dominoit.

« L’accueil amical que l’on me fit, ne put me cacher entièrement la douleur secrète peinte sur le visage du comte, de son épouse, et de leur fille, la belle Libussa.