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la morte fiancée.

Je ne tardai pas à apprendre que l’on étoit encore affligé par le souvenir de la perte de la sœur jumelle de Libussa, enlevée à sa famille depuis un an. Libussa et Hildegarde se ressembloient tellement, que l’on ne pouvoit les distinguer que par un petit signe de la forme d’une fraise, placé au cou de Hildegarde. On avoit laissé sa chambre et tout ce qui s’y trouvoit dans le même état que pendant sa vie, et la famille alloit la visiter lorsque l’on vouloit goûter pleinement la triste satisfaction de regretter cette fille chérie. Elle n’avoit eu avec sa sœur qu’un cœur, qu’un esprit. Aussi les parens ne pouvoient-ils croire que leur séparation durât long-temps ; ils craignoient que bientôt Libussa ne leur fût aussi enlevée.

« Je fis mon possible pour distraire cette