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la chambre noire.

l’avois laissé avant de me coucher ; aucun des verroux n’étoit retiré, aucun volet dérangé. J’étois disposé, malgré la conscience que j’avois d’avoir vu quelque chose, à regarder ma vision comme un rêve, et à l’attribuer à mon imagination exaltée par les récits du chasseur ; lorsque, pour ne laisser rien qui n’eût été visité, je m’avançai avec une lumière vers mon lit ; j’y découvris une boucle de cheveux d’une couleur brune, posée sur mon oreiller : elle ne pouvoit pas y être venue par un rêve ni par une illusion ; je la pris, et j’allois mettre par écrit l’aventure qui venoit de se passer : tout-à-coup un bruit lointain fixe mon attention ; je ne tarde pas à m’apercevoir que l’on court à pas précipités, et que l’on ferme des portes ; enfin on s’approche de ma chambre, et