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Page:Fargèze - Mémoires amoureux, 1980.djvu/141

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reparaissait sa gaminerie naturelle. Je revis la Fifine capricante et bouffonne, s’agitant dans le lit à la manière d’un farfadet. Elle alerta mes sens par ses contorsions lubriques, la petite parade du cul à l’envers n’étant pas oubliée. Il me fallut me rendre, céder à son effréné mécanisme, et je laissai dans ses bras le reste de mes forces. Même, au cours de la nuit, réveillé par un dernier aiguillon, ce fut moi qui requis la gymnastique lascive de son petit derrière. Je pensais à Lolotte, et je crois que la pauvre Fifine s’en doutait un peu.

Je ne pouvais différer de nouveau mon départ. À sept heures, Fifine devant s’en aller, je descendis avec elle. Je lui dis adieu, glissai dans sa poche un écu. Le train partait à huit heures. Planté devant l’entrée des voyageurs, je regardais vers le haut de la rue du Débarcadère, d’où pouvait survenir Lolotte. Je ne montai dans le wagon qu’au tout dernier moment. Le voyage me parut interminable. À quatre heures de l’après-midi j’arrivais à Paris, et une demi-heure plus tard je descendais d’un fiacre devant l’hôtel des « Amis de la Marine », où depuis trente-six heures j’étais attendu.