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Page:Fargue - Le Piéton de Paris, 1939.djvu/179

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LA PARISIENNE

Il est bien difficile de dire ce que c’est qu’une Parisienne. En revanche, on voit très bien ce que c’est qu’une femme qui n’est pas parisienne. Becque, dans sa pièce froide et que son premier acte rendit fameuse, fait de la Parisienne une femme qui couche un peu avec tout le monde et n’hésite pas à revenir à ses premiers amants. Pour lui, comme pour les Allemands, les Russes et les Indigènes des îles Fidji, la Parisienne est l’élément féminin du ménage à trois. Ne nous formalisons pas de ces jugements sommaires et ne piquons pas de crise de patriotisme, puisque les Parisiennes peuvent être café-crème, comme Joséphine Baker, ou juives comme Sarah Bernhardt. Voici un premier point : la Parisienne peut hardiment venir de Moscou, de Sucre, ou de Castelsarrasin.

Il y a toutes sortes de Parisiennes. En 1907, deux dames, qui furent respectivement qualifiées de « dévoyée de l’Aristocratie impériale » et d’ « excentrique de la littérature », et qui n’étaient autres que la marquise de Belbeuf, née Morny, et notre admirable Colette (Willy), se montrèrent sur la scène d’un music-hall, exactement le Moulin-Rouge, dans une tenue qui effaroucha et fit hurler les mauvais bourgeois. Le préfet de police dut interdire les représentations. La nièce de Na-