Page:Fargue - Le Piéton de Paris, 1939.djvu/238

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les parisiens, encore qu’ils préfèrent l’incognito, occupent une place à la fois importante et discrète et sont généralement inamovibles. Trois fois par an, à l’époque des achats, ou des saisons, ils arrivent de New-York, de Rio ou de Rome, assistent aux défilés de mannequins, et repartent avec la mode en valises au bout de deux semaines. Certains se font même présenter les collections dans leurs appartements et décident sur place, en mâchonnant un cigare, du genre de toilettes qu’ils imposeront aux élégantes de leur pays.

Le directeur du Scribe, M. Albert, un des plus jeunes maîtres de la corporation et qui est déjà vice-président de l’Association des directeurs d’hôtels français, est un de ces hommes capables de tout faire sur-le-champ eux-mêmes, de la mécanique, de la cuisine, de la réparation d’ascenseurs, de la réception improvisée. Fier de son établissement, il l’est aussi de ses deux collaborateurs principaux, qui sont « du début », pour employer un langage approprié : le barman Pierre, devant qui l’on soupe après avoir signé des contrats, et le chef Gourbaut, qui a reçu poignées de mains, félicitations, compliments des plus grands dégustateurs et des premiers gourmets du Vieux Continent.

Les vacances d’un original

Hôtel à la fois classique, gai et spécialisé dans le client qui fait des affaires vraies, le Scribe n’est pas un hôtel d’aventures. Maison sérieuse,