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Page:Fargue - Le Piéton de Paris, 1939.djvu/239

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d’un « parisianisme qui ne dépasse pas les limites », disait un ambassadeur, il a été choisi comme pied-à-terre par von Wiegand, le représentant chez nous de la presse Hearst, ce qui n’est pas peu dire, et par lady Drummond-Hay, la première femme qui se soit risquée à faire le tour du monde en avion. C’est ici que se réfugie également le cinéma, quand il est sérieux, et même grave : le souper-film de la Robe Rouge, de Brieux, a eu lieu au Scribe, ainsi que le déjeuner qui fut présidé par sir Robert Cahile, conseiller à l’ambassade d’Angleterre, en l’honneur du Jubilé. Derniers prolongements du côté respectueux et traditionnel de l’esprit du Boulevard, qui estimait les valeurs.

Chaque hôtel parisien a des signes particuliers qui précisent et achèvent son signalement. Dans un autre arrondissement, un hôtel était célèbre par ses suicides : il y en eut trois en quinze jours, un premier dans une baignoire, un autre par le poison, un troisième par le revolver, et si rapprochés, si imprévus que le chef de réception n’osait plus monter dans une chambre où le téléphone ne répondait pas…

Tel autre est sournoisement guetté par le fisc, l’escroc, l’Intelligence Service et le tapeur professionnel, parce que son chasseur se fait cinq cent mille francs de revenus par an. Rien de pareil au Scribe, qui a la coquetterie de ne se distinguer que par son bar, un des plus commodes de Paris, et par ses bains mousseux gazo-iodés, dont les résultats ont été reconnus par