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Page:Farrere - Mademoiselle Dax.djvu/111

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foudroyant contre les oisifs et les songe-creux.

— Avachie comme te voilà, et bâillant à te décrocher la mâchoire, – conclut madame Dax en manière de péroraison, – tu donnes un fier spectacle aux gens de l’hôtel. Ils n’ont pas besoin d’être sorciers pour deviner tout le plaisir que tu prends dans la compagnie de ta mère !

Une longue expérience avait pénétré mademoiselle Dax de la certitude qu’il était superflu et périlleux de répliquer aux mercuriales. Mais le climat de Saint-Cergues avait apparemment des vertus révolutionnaires. Mademoiselle Dax répliqua :

— Oh ! les gens de l’hôtel ! ils ne s’occupent guère de nous, heureusement pour eux…

— Heureusement ?

— Dame ! nous ne sommes pas tellement intéressants à voir, enfermés ici comme s’il pleuvait, et ne disant rien…

Madame Dax se fâcha. Mais soucieuse de ne point compromettre sa dignité dans une criaillerie que tout l’hôtel eût pu entendre, elle donna dans l’ironie :

— Oh ! pour toi, ma fille, je comprends que nous ne soyons pas intéressants ! Quand on est une femme supérieure, et qu’on passe sa vie dans la lune, les tricoteuses de bas n’existent pas beaucoup. Il te faudrait probablement des distractions dignes de toi ? des romans, des bals et des spectacles ? hein ?

Mademoiselle Dax ravala sa réponse. À quoi bon parler ? qui la comprendrait, qui la devinerait, ici ? Elle rejeta sa pensée vers son secret, vers les douces