Page:Farrere - Mademoiselle Dax.djvu/129

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ne parlaient point. Et Fougères, qui les regardait souvent l’une et l’autre, se taisait comme elles.

Au premier coup de dix heures, madame Terrien donna le signal de la retraite. Mademoiselle de Retz, soulagée d’un poids très lourd, respira large.

Gilbert, maître de maison, porta le bougeoir de madame Dax. Comme elle le remerciait, prête à fermer sa porte :

— Madame, – dit-il, – c’est mon heure habituelle de travailler à l’orgue. L’orgue est dans le dernier salon, vous savez ?… très loin de cette chambre… Si toutefois vous entendiez un accord ou deux, cela ne vous dérangerait pas trop ?

— Du tout ! – assura madame Dax, désireuse d’être aimable. – Du tout ! bien au contraire ! Votre musique m’endormira.

Mademoiselle de Retz, de son côté, conduisait mademoiselle Dax.

— Vous n’avez pas sommeil, je suppose ?

— Pas trop…

— Alors, ne vous déshabillez pas, et redescendez dans cinq minutes, dès que les vieilles dames seront couchées. Nous écouterons le musicien, et nous mangerons du raisin avant d’aller au dodo à notre tour.