Page:Farrere - Mademoiselle Dax.djvu/173

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vieilleries à l’hôtel des ventes. Il s’est trouvé des imbéciles pour les payer un bon prix !…

L’escalier redescendu, M. Dax, au seuil du jardin, hésita. Il était large et long, ce jardin. Un grand parterre de rosiers s’étendait devant la porte, et, au delà, une pelouse, en plein soleil, montait, d’une pente raide, vers un bouquet de peupliers et de tilleuls qui bornait l’horizon.

— Vous nous avez fait trop bien déjeuner, Barrier. Cette ascension ne me dit rien qui vaille. D’ailleurs, on voit très bien d’ici… Qu’est-ce qu’il y a là-haut, derrière ces arbres ?

— Rien du tout : un jeu de boules, et le mur. Le bois n’est pas profond.

— Alors, ça ne vaut pas la peine de grimper… Restons ici à l’ombre.

Mademoiselle Dax avait fait quelques pas en avant, et regardait vers le bouquet d’arbres. Le fiancé saisit ce regard :

— Mademoiselle Alice, si le cœur vous en dit ?… Rien ne nous empêche de monter nous deux…

Madame Dax trouva la proposition inconvenante. Certes, elle ne se souciait pas plus que son mari d’affronter la pente et le soleil : mais permettre que sa fille s’en allât courir la pretentaine avec un jeune homme, non ! Elle allait protester, quand M. Dax protesta lui-même :

— Barrier, Barrier ! vous n’êtes pas encore son mari ! Vous l’emmènerez promener dans un mois !

Sur quoi madame Dax, devancée par M. Dax dans