« … Hein ?… »
Par la porte violemment ouverte, madame Dax venait de faire irruption ; et mademoiselle Dax la suivait.
Il y eut un silence ahuri. Jamais de mémoire d’employé, madame et mademoiselle Dax n’étaient entrées, ensemble, dans le bureau de la rue Terraille. D’instinct, toutes les machines à écrire se turent.
M. Dax avait levé très haut ses sourcils minces. Son étonnement toutefois ne fut pas démonstratif.
— Pourquoi venez-vous ici ? – questionna-t-il.
— Parce que…
Madame Dax prononça ce « parce que » avec impétuosité ; mais aussitôt elle s’interrompit, et son regard désigna les cinq employés attentifs.
— Par ici, – fit M. Dax.
Il précéda sa femme dans l’entrepôt des soies. Mademoiselle Dax, silencieuse et comme résignée à tout, marchait derrière sa mère.
La porte refermée, M. Dax tourna un commutateur. La lampe portative, accrochée à un clou du mur, brilla. Un peu de lumière jaune se répandit dans la vaste salle pleine de balles entassées.
— Eh bien ? – interrogea M. Dax.
— Eh bien ! – cria madame Dax, tout d’un coup hors d’elle-même, et son accent marseillais ressuscité comme aux heures de plus violente émotion ; – eh bien ! nous venons ici, parce que cette demoiselle-ci ne veut plus se marier !…