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Page:Farrere - Mademoiselle Dax.djvu/179

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— Ne veut plus quoi ?

— Ne veut plus se marier !… Je parle français, je suppose ? Alice ne veut plus se marier. Elle refuse votre docteur ! C’est clair ?

M. Dax jugea superflu de répondre. Calme, il décrocha la lampe électrique, et s’en fut éclairer de tout près les yeux de mademoiselle Dax. Après quoi :

— Que signifie cette plaisanterie ? – gronda-t-il, brutal.

Or, ceci se passait le mardi 11 octobre 1904. Et depuis le vendredi 25 juillet 1884, jour de sa naissance, jamais mademoiselle Dax n’avait résisté à la volonté paternelle ou maternelle. Mais sans doute les temps étaient-ils mystérieusement révolus. Car à la question de M. Dax, question tout à fait équivalente à un ordre, mademoiselle Dax répondit d’une voix résolue, quoique très basse :

— Ce n’est pas une plaisanterie…


Sous la clarté crue de la lampe électrique, le visage de mademoiselle Dax se révélait pensif et têtu. M. Dax en observa les cils baissés et fixes, les lèvres serrées, le front traversé d’un pli vertical. Il n’y avait point de révolte dans ce visage-là ; il y avait une obstination réfléchie, tranquille, inébranlable.

Habitué aux soumissions perpétuelles et immédiates, M. Dax, au lieu de s’étonner, s’irrita :

— Ah ? – dit-il violemment. – Ce n’est pas une plaisanterie ? Qu’est-ce alors ? Une promesse oubliée ? une parole violée ?…