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VII


À Monte-Carlo, il s’en fallait de quatre bons mois que la saison ne fût commencée. Et seuls les joueurs de profession, renforcés de quelques indigènes, gens de Cannes, gens de Nice, gens de Menton, fréquentaient les jardins, la terrasse célèbre et les salons du Casino, vides encore des grandes élégances de l’hiver.

— Il n’y a pas un chat – avait dit Bertrand Fougères, trois semaines plus tôt, en descendant du rapide.

— Mais c’est l’époque des couchers de soleil les plus rouges, – avait répliqué Carmen de Retz.

Elle et lui, en quittant Saint-Cergues, s’étaient donné rendez-vous à Genève, pour gagner ensemble la Riviera.

Fougères avait d’abord proposé « pour ce voyage à peu près nuptial » un itinéraire moins « érémitique » :

— Nous trouverions peut-être encore du monde à Aix ou à Trouville…

Mais Carmen, moqueuse :

— Il vous faut du public, pour le duo que nous allons chanter ?

À l’hôtel, ils s’étaient logés séparément. Mademoiselle de Retz avait exigé qu’il en fût ainsi :

— Non par pudeur ou respect humain ! mais je tiens