plissait son front. Derrière elle, Fougères avait repris la lettre de mademoiselle Dax.
— Pauvre gosse ! – dit-il à son tour – que diable puis-je faire pour elle ?
Mademoiselle de Retz, d’une main un peu nerveuse, froissa l’un des feuillets de son manuscrit :
— Vous pouvez tout ce qu’il vous plaira, mon cher !… Vous pouvez l’épouser, d’abord…
Fougères, stupéfait, sursauta :
— L’épouser ? vous êtes folle ?…
— L’épouser, certainement !… Quoi ! Êtes-vous assez sot pour ne pas comprendre que cette petite s’est toquée de vous, et qu’elle n’attend que votre bon plaisir ?
— Allons donc ! laissez-moi tranquille ! Épouser mademoiselle Dax !… D’abord, vous êtes renversante !… C’est vous, vous, qui me proposez un mariage ?
— Moi, oui ! quoi d’extraordinaire ?
— Quoi d’extraordinaire ?… Ça, par exemple !… Ma chère, vous me ferez douter de mon bon sens… ou du vôtre… Daignez considérer le costume où nous voilà tous deux…
— Mon pauvre ami !… Vous m’amusez !… Voyons !… Parce que nous avons eu, vous et moi, quelques complaisances l’un pour l’autre… parce que voici un lit qui, s’il pouvait parler, dirait beaucoup de choses… vous vous figurez que nous sommes deux amants dans le sens romanesque et conventionnel du mot ? vous vous figurez que je suis une femme qui a peur d’être lâchée ? que vous êtes un homme qui a un fil à la