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Page:Farrere - Mademoiselle Dax.djvu/221

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II


À qui écris-tu ? – avait questionné madame Dax, entrant à l’improviste dans la chambre de sa fille, la chambre faux Louis XV, que mademoiselle Dax trouvait à présent moins belle qu’autrefois.

— À l’abbé Buire.

Mademoiselle Dax avait montré du doigt l’enveloppe préparée d’avance. Puis, parlant les yeux baissés :

— Je n’ai plus de timbres…

— Tu entreras dans le bureau de la rue Duguesclin pour en acheter.

Ainsi fut fait, une heure plus tard, quand madame et mademoiselle Dax, toujours de compagnie, sortirent pour aller au magasin des Deux Passages, rassortir du taffetas.

Madame Dax, devant le bureau de poste mal odorant recula :

— Entre seule et dépêche-toi.

Mademoiselle Dax entra et attendit que le battant à ressort eut claqué derrière elle. Alors elle marcha résolument vers le guichet N° 3, étiqueté Poste Restante.

— Y a-t-il une lettre pour A M D G ?

La voix résonnait plus enrouée qu’en plein rhume d’hiver, et le visage penché sur le guichet prenait des teintes de cerise trop mûre.