Page:Farrere - Mademoiselle Dax.djvu/222

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— Pour A M… quoi ? – grogna la demoiselle de la poste, instinctivement insolente devant cette jeune fille plus jolie qu’elle-même et qui la priait.

— A, M, D, G…

Dix secondes interminables se traînèrent. La demoiselle de la poste feuilletait le paquet assez gros qu’elle était allée, d’un pas nonchalant, quérir au fond d’un casier. Et, ce faisant, elle échangeait avec sa voisine, la demoiselle du télégraphe, des regards d’ironie intense. À la fin, mademoiselle Dax, qui trépignait en silence, reçut une longue enveloppe bleutée, cachetée de noir.

— Voilà ! – daigna dire la demoiselle de la poste.

Et mademoiselle Dax eut le temps de cacher l’enveloppe dans son corsage, avant que la porte du bureau se fût ouverte devant madame Dax, impatiente d’attendre si longtemps sur le seuil.