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V


Bonjour, mademoiselle ! – dit Fougères.

Il parle du ton le plus tranquille et le plus mondain ; tout à fait comme il parlerait dans un salon, chez madame Terrien ou chez madame Dax elle-même.

Et mademoiselle Dax, muette d’émotion, se laisse prendre la main.

— C’est très gentil d’être venue, – continue Fougères. – Très gentil !… Vous avez pu sortir seule sans trop d’arias ? L’évasion n’a pas été périlleuse ?

Mademoiselle Dax commence à sourire, mais ne trouve pas encore un mot.

— Moi, je désespérais de vous voir aujourd’hui !… Vous comprenez : bredouille hier, bredouille avant-hier !… Et je n’osais pas vous écrire de nouveau : la poste restante ne doit pas vous être beaucoup plus accessible que le parc de la Tête d’Or… D’ailleurs, les lettres ou rien, c’est la même chose : on ne s’explique bien qu’en causant…

Un long silence. Ils marchent sous l’ombre presque opaque des grands arbres. Mademoiselle Dax cache sous son manchon ses deux mains, et regarde vers la terre.

— Figurez-vous… – Fougères hésite maintenant un peu : ce n’est pas facile du tout, de bavarder avec