Page:Farrere - Mademoiselle Dax.djvu/234

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Monte-Carlo à Lyon. Et me voici tout prêt à vous conseiller, à vous aider… Seulement… que puis-je faire ?

Il la regarde. Petit à petit, le sang qui fonçait les joues brunes s’en est allé on ne sait où. À présent mademoiselle Dax est pâle. Et sa voix s’est enrouée davantage pour dire :

— Je ne sais pas.

Elle est jolie comme cela, toute timide et peureuse. Quand elle marche à pas lents, ses gestes n’ont plus rien de brusque ni de maladroit. Et l’ombre crépusculaire l’adoucit et l’affine, lui prête de ce charme féminin qu’en plein jour elle n’a pas… elle est très jolie…

Et Fougères se rapproche d’elle et prend son bras pour continuer la promenade :

— Vous ne savez pas ? Cherchons un peu… cherchons ensemble…

Comme par hasard, ils ont quitté l’allée pour un sentier latéral plus recueilli et plus intime.

— Voyons… expliquez-moi d’abord : votre mariage est défait, m’avez-vous écrit… Est-ce bien définitif ?

— Oui…

— Vous n’avez pas revu votre fiancé ?

— Non…

— Je sais que c’est vous qui avez rompu. Mais lui… comment a-t-il pris cette rupture ?

— Je ne sais pas…

Mademoiselle Dax réfléchit une longue minute, puis, tant bien que mal, explique :