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IV


Dax ! Dax ! on te les a chipées, hein, tes photos d’actrices !

Dax (Bernard), élève dé quatrième au lycée de Lyon, haussa rageusement les épaules et ne daigna pas répondre. La réponse, du reste, était superflue, car on les lui avait chipées, – c’était positif. Même, s’apercevant tout à l’heure du larcin, il avait sué de peur à la pensée que, peut-être, une brute de pion avait fouillé dans son pupitre ? Fichue, du coup, sa réputation prudemment entretenue d’élève « irréprochable sous tous les rapports » !…

Mais non, ce n’était qu’une blague des camarades. Sale blague. Il bisquait ferme, Dax (Bernard), sous ses airs méprisants d’homme du monde brocardé par des voyous.

C’était la sortie du lycée. Une galopade d’externes jaillissait de la vieille prison noire, et parmi les joues rebondies, les casquettes sur l’oreille et les vestes débraillées, Bernard Dax, tiré à quatre épingles et peigné de frais, faisait tache élégante. Il était d’ailleurs joli garçon et le savait. Précoce, il s’inquiétait déjà des femmes, et désirait leur plaire. Sournois de tout temps, ses quatorze ans l’agrémentaient en outre de