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Page:Farrere - Mademoiselle Dax.djvu/26

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snobisme et de pose. Ce pourquoi, ses camarades, unanimes, l’avaient en grippe.

— Dax, – cria un petit, – voilà ta bonne qui t’attend sur le trottoir !

Une joie ricaneuse secoua toute la rue, grouillante de lycéens. Mademoiselle Dax, flanquée de la femme de chambre savoyarde, attendait, en effet, trop près de la porte. Humilié jusqu’aux os, Bernard affecta d’être aveugle, et passa vite, raide comme un piquet, Mademoiselle Dax, charitable, lui laissa prendre de l’avance, et ne le rejoignit que loin des railleurs.

— Buse ! – lâcha-t-il tout aussitôt, furieux. – Je t’apprendrai à me rendre ridicule devant tout le lycée. Idiote ! tu ne pouvais pas rester sur le quai, sous les arbres ? Tu l’as fait exprès, hein ?

Fréquentes fois, mademoiselle Dax manquait de patience. Son père dur et têtu, sa mère violente, lui avaient dosé un sang prompt à bouillir. Mais sa confession toute fraîche l’incitait au pardon des injures. Elle se tut, – triste un peu.

Ils étaient sur le quai. Bernard, qui marchait devant, tourna dans la première rue.

— Où vas-tu donc ? – demanda la grande sœur.

Bernard, insolent, se garda de répondre.

— … Tu veux prendre encore la rue de la République ? Ce n’est pas le plus court…

Ce n’était pas surtout le plus agréable : rue de la République, il y a toujours foule, et foule élégante : trop de gens qui vous regardent, qui vous frôlent, qui vous sourient. Revenant de Fourvières toute grave et